Disponible sur la plateforme Netflix, la mini-série Stateless (6 épisodes) tend un miroir à (se) réfléchir.
En Australie, un fait divers a défrayé la chronique il y a quelques années : une résidente permanente Allemande s’est retrouvée coincée dans un centre de rétention administrative pour migrants, elle souffrait de troubles psychiatriques qui ont empêché l’avancement de son dossier, dans quelque sens que ce soit. La série, si elle part de ce personnage, dépeint en réalité plusieurs trajectoires qui se croisent dans ce centre, et comment le système qui en est à l’origine brise les humains, ceux que l’on enferme, ceux qui enferment, ceux qui ne comprennent pas, ceux qui font semblant de ne pas comprendre, ceux qui pensent qu’ils n’ont pas le choix et ceux qui pensent bien faire.
Ce récit, qui rassemble plusieurs histoires vraies, se déroule en Australie. Et ici, comment ça se passe ? Faut-il un fait divers plaçant une jeune femme blonde dans un camp de rétention pour que l’on commence à y regarder de plus près ? Faut-il que cela se déroule à l’autre bout du monde pour que l’on s’y attarde ? N’est-ce pas le propre de la curiosité que de devoir sans cesse changer d’angle et de distance pour faire apparaître ce qui n’est pas facile à saisir ?